Les métiers du futur, quand la réalité rejoint la science-fiction
Il faut toujours avoir une longueur d’avance, anticiper les métiers du futur pour envisager avec sérénité son avenir professionnel. S’il en croit un rapport publié en 2017 par Dell et le think tank californien “l’Institut du futur”, 85% des métiers qui seront exercés en 2030 par les écoliers d’aujourd’hui n’ont pas encore été inventés.
L’imagination dépassée par la réalité
Ceux et celles qui ont gardé une âme d’enfant songent peut-être à s’orienter vers un emploi de barbier de barbe à papa ou de cultivateur de cœur d’artichaut, surtout s’ils ont feuilleté, sur les conseils d’un jeune lecteur, les pages de l’Abécédaire des métiers imaginaires d’Anne Montel (1).
De leur côté, les cinéphiles amateurs de sciences-fiction rêvent sans doute d’exercer les fonctions d’agent au service de l’immigration des aliens, de chasseur de raptors ou de guide de voyages intergalactiques. Pourtant, la réalité des métiers du futur dépasse très souvent ce que la fiction avait imaginé.
IA et robots au cœur des enjeux des métiers du futur
Dans un ouvrage très sérieux et documenté intitulé Les métiers du futur (2), les deux auteures Isabelle Rouhan (3) et Clara-Doïna Schmelck décryptent les tendances du monde du travail pour imaginer ce que seront les emplois des décennies à venir.
Parmi les métiers évoqués, certains ont de quoi surprendre et laissent songeur, celui, par exemple, d’éducateur de robot (appelé aussi maître d’apprentissage de l’IA) ; cette idée semble tout droit sortie d’une production Lucasarts (4). Mais les enjeux stratégiques, sociétaux et économiques de l’intelligence artificielle sont considérables, qu’il s’agisse de problématiques économiques, sociales ou éthiques.
L’impact des neurosciences sur les métiers du futur
L’émergence des neurosciences dans le monde du travail, dans la vie quotidienne, dans le commerce, va aussi conditionner de façon significative et pérenne notre société en général et le secteur de l’emploi en particulier. Isabelle Rouhan et Clara-Doïna Schmelck font référence au métier de neuromanager ou de brain manager qui vont bâtir des modèles de management, des techniques de vente, des organisations d’entreprises basés sur les apports des neurosciences.
L’or des datas
La cybersécurité, dans ce cadre ultra-connecté et cette ruée vers “l’or des datas”, va être fondamentale ; le rôle des “hackers éthiques” va s’avérer hautement stratégique. Ces nouveaux experts en cyber sécurité sont déjà et seront à l’avenir des profils extrêmement précieux pour les employeurs et incontournables pour les agences de recrutement.
D’autres profils, d’autres filières émergentes permettent d’envisager une évolution de carrière pour certains. Ces nouveaux postes sont le fruit d’une projection des tendances actuelles, il n’y a pas de rupture, entre les métiers d’aujourd’hui et les futurs emplois d’amplificateur de talents, par exemple, ou de social seller : l’avenir du commerce est inévitablement lié aux réseaux sociaux.
La gestion des données est déjà très stratégique, elle va devenir un enjeu encore plus fondamental. Ainsi les profils de data scientists vont être très courtisés pour répondre à ces enjeux. Les experts de Solve Systèmes d’information disposent de tous les atouts pour répondre à ces enjeux.
L’intelligence artificielle et les objets connectés vont avoir bien évidemment une place de plus en plus prédominante dans notre quotidien. Certains de nos gestes ne pourront plus se faire sans leur assistance. Les concepteurs de ces systèmes vont être bien évidemment très sollicités par les recruteurs.
Vers une inévitable désintoxication digitale
Face à cette présence accrue du digital, le secteur de la santé va vraisemblablement devoir évoluer : certains futurologues sont convaincus qu’il faudra former des thérapeutes en désintoxication digitale. Ces derniers devront imaginer et proposer des thérapies ayant pour objectif de réinscrire ces personnes dans le réel, les désaccoutumer du virtuel.
Le développement durable sera bien évidemment un secteur au coeur des préoccupations. L’impact de la gestion massive des données nécessite de déployer des quantités d’énergie exponentielles. C’est notamment de ce cadre que l’energy manager » (appelé également « économe de flux » ou encore « consultant green IT ») aura un rôle essentiel pour limiter l’impact de ces process sur la consommation d’énergie et par conséquent sur notre environnement.
L’obsolescence programmée des compétences
Mais, au-delà de ces projections dans un futur plus ou moins proche, il y a un enjeu majeur pour la formation, pour le recrutement, c’est l’obsolescence des compétences professionnelles. Comme le rappelle, Isabelle Rouhan, “quelque soit le secteur d’activité, L’emploi à vie, c’est fini. On est désormais dans l’employabilité à vie ! Les compétences techniques pouvant être obsolètes au bout de 12 à 18 mois contre 40 ans auparavant, un cadre devra donc capitaliser sur ses soft skills. Autrement dit son savoir-être, son leadership…”
Le rôle des cabinets de recrutement sera plus que jamais décisif pour accompagner les salariés dans les différentes étapes de leur parcours professionnel, qu’il s’agisse d’évolution de compétences, de changement radical d’orientation… d’adaptation aux mutations du monde de l’emploi, des technologies, des méthodes de management.
Ces mêmes cabinets devront répondre aux attentes des entreprises qui seront en quête de profils de plus en plus expérimentés et les métiers du futur les nouveaux emploi à promouvoir, avec un panel de savoir-faire et de savoir-être extrêmement large, pour pouvoir évoluer avec les mutations nombreuses, incontournables et rapides du monde de l’emploi, des technologies, des modes opératoires en perpétuelle transformation. 1001 idées de métiers du futur vont émerger à partir des données actuelles, mais ce ne seront pour certains que des hypothèses voire des utopies. En revanche, on peut, sans prendre de grands risques, prédire que l’adaptabilité sera le critère majeur pour les professionnels du recrutement des décennies à venir.
(1) Aux éditions Little Urban
(2) Paru aux éditions First
(3) Elle exerce par ailleurs le métier de “chasseuse de têtes
(4) Société de productions de films et de jeux vidéos créée par Georges Lucas